Ces femmes qui construisent : Fanny

« Si tu veux rencontrer d’autres femmes charpentières, il faut appeler Fanny. » m’avait dit Hélène, quand j’ai été la voir pour la première fois sur son chantier dans les Cévennes.

Je comprends qu’il s’agit d’un groupe d’apprenties, futures charpentières en formation. Hélène ira les encadrer sur les phases de levage d’un chantier-école, en avril. Je le bloque dans mon agenda, je note l’emplacement : Argentat-sur-Dordogne. Le trajet depuis Paris, presque six heures de voiture, ou deux trains et un bus, me décourage un peu, je le garde en tête pendant des mois mais je n’arrive pas à me décider.

Un lundi soir de début avril, j’appelle Fanny. J’entends les oiseaux dans le téléphone, elle est dans la forêt, moi je suis assise sur un bloc de béton au croisement de la rue du Renard et la rue de Rivoli, dans le trafic dense d’une des premières soirées de printemps. Je lui explique rapidement ma recherche, Fanny est d’accord, mais il faut l’expliquer au groupe, c’est une décision collective : celle d’accepter mon interview, ou pas. Le lendemain je reçois l’accord par texto.

— Extrait de : Ces femmes qui construisent par Francesca Bonesio

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A lire. Milena Charbit. Architectures lesbiennes.